Hypnose et émerveillement
- En application de la loi relative aux journées pourries, je ne parlerais ici que de l'élément positif de ma journée, l'exposition Arts de l'Islam à l'IMA. Il ne sera fait aucune mention de la Sainte Chapelle. -
Vendredi dernier, j'ai voyagé sur les terres de l'Islam pendant deux heures. Deux heures, c'était légèrement trop court pour pouvoir rester en médiation devant les oeuvres comme je l'aurais voulu, mais c'était suffisant pour une expo importante dans le cadre des examens (surtout que le département d'Islam du musée du Louvre est fermé).
Quand j'ai pris le métro pour me rendre à l'Institut du Monde Arabe, je ne m'attendais pas du tout à ce qui s'est passé. Pour moi c'était juste une expo comme une autre, sur la liste des expositions prioritaires. Mais une fois passé le tourniquet, je suis entrée en contemplation devant de grands tissus brodés d'or, aux motifs géométriques et aux décors de calligraphie. Même s'il n'y avait pas que des merveilles à mon goût, j'ai été de plus en plus happée par les objets, au point de (presque) oublier les (nombreuses) personnes du troisième âge qui m'entouraient et l'heure qui tournait.
J'ai collé mon nez contre des vitrines pour admirer la précision dans les détails des artistes peintres et calligraphes. Mes yeux ont brillé devant les bijoux orfévrés, les céramiques lustrées ou les coffrets incrustés d'émaux rouge et vert (je n'ai toujours pas compris pourquoi ils accrochaient tant la lumière). J'ai rêvé face à des tapis ou des tentures aux motifs géométriques répétitifs et envoûtants. J'ai été amusée en voyant des personnages chrétiens avec des turbans.
Et seulement à la fin de l'exposition, je me suis souvenue de ce que j'avais regardé : la collection d'un homme, l'iranien Khalili, qui possède, en plus de ses objets provenant d'autres civilisations, vingt mille oeuvres d'art islamique. J'en ai vu 470 ce jour-là. J'ai acheté l'album de l'exposition, j'ai été tentée par le catalogue entier (mais mon dos et mon porte feuille se sont alliés pour m'en dissuader) et j'aurais voulu des posters.