De Charybde en Scylla
Il y a deux semaines, je suis allée visiter l'exposition De Byzance à Istambul au Grand Palais. Toute seule, munie de mes petites fiches qu'une aimable chargée de TD nous avait préparées. Le but de la visite : voir les oeuvres importantes de notre cours qui habituellement ne sont pas visibles car conservées en Turquie, et se remettre en mémoire les grandes caractéristiques de l'art byzantin. Et heureusement que j'y allais pour mes études principalement et peu pour mon plaisir, car je n'ai globalement pas apprécié l'exposition.
Bien sûr, il y avait énormément de monde. Je n'ai pas beaucoup fait la queue, mais à l'intérieur il fallait attendre que chaque vitrine se dégage pour pouvoir voir les objets. Mais c'est surtout l'organisation de l'exposition que j'ai trouvée insupportable : contrairement à une exposition de peintures, où les oeuvres peuvent être accrochées aux mur, ici il n'y avait que des objets en trois dimensions nécessitant des vitrines, ce qui prenait beaucoup de place. Sûrement pour des économies d'espace, de nombreux petits objets ont été placés côte à côte dans la même vitrine. Or, il faut du temps pour regarder en détail chacun de ces petits objets, et donc les gens restent longtemps au même endroit (alors que l'espace pour circuler était, je le rapelle, restreint). Du coup, embouteillages partout. J'ai noté que les personnes agées de sexe féminin (principal public de cette expo, le jour où j'y suis allée du moins) étaient particulièrement intéressées par les bijoux de toute sorte. La moindre boucle d'oreille, on s'arrête une heure et on papote avec sa copine. Et comme on est tous serrés les uns contre les autres, pas moyen de doubler la mamie pour aller voir l'icône de Saint Michel (mais si, ça c'était intéressant...).
La prof nous avait prévenus qu'il pouvait y avoir de petites imprécisions voire des erreurs dans les cartels : les commissaires de l'exposition étaient principalement turcs, et visiblement ils n'ont pas la même façon de dater les oeuvres que nous (et bien sûr, c'est nous qui avons raison !). Ce que je ne savais pas, c'est que les conservateurs turcs appréciaient l'obscurité pour une exposition : l'éclairage était facultatif, difficile de voir les oeuvres, mais encore plus dur de lire les cartels, les panneaux explicatifs, et de regarder où on met ses pieds ! Et encore, moi je suis jeune et j'ai plutôt une bonne vision quand j'ai mes lunettes sur le nez, mais comme je l'ai dit la moyenne d'âge des visiteurs avoisinait les 75 ans, et pour eux qui ont le champ de vision réduit et la vue qui baisse, ça devait être très dur (je le sais, c'est ma monitrice d'auto-école qui m'avait dit que les vieux ils voient rien). C'est complètement absurde ! Ne pas éclairer les textes... J'avais déjà trouvé les éclairages pas terribles à certaines expositions du grand palais, mais uniquement parce qu'ils ne mettaient pas en valeur les oeuvres. A ce point là, je ne comprends vraiment pas comment ça a pu se produire.
Bilan : j'ai passé mon après-midi à râler intérieurement à propos de tout et de rien, j'ai admiré un peu l'art musulman (c'est trop bôôô), et j'ai pensé à mon avenir. Depuis quelques temps j'ai de plus en plus envie de travailler sur des expositions. Ca fait partie du travail de conservateur de musée, évidemment, mais au cas où je n'aurais pas le concours (vraiment au cas où hein, je vois pas pourquoi j'y arriverais pas) je peux aussi devenir commissaire d'exposition indépendante. Et je pourrais gérer tout, du choix des oeuvres à l'organisation matérielle en passant par la rédaction du catalogue... et éviter des catastrophes de ce genre !
Bien sûr, il y avait énormément de monde. Je n'ai pas beaucoup fait la queue, mais à l'intérieur il fallait attendre que chaque vitrine se dégage pour pouvoir voir les objets. Mais c'est surtout l'organisation de l'exposition que j'ai trouvée insupportable : contrairement à une exposition de peintures, où les oeuvres peuvent être accrochées aux mur, ici il n'y avait que des objets en trois dimensions nécessitant des vitrines, ce qui prenait beaucoup de place. Sûrement pour des économies d'espace, de nombreux petits objets ont été placés côte à côte dans la même vitrine. Or, il faut du temps pour regarder en détail chacun de ces petits objets, et donc les gens restent longtemps au même endroit (alors que l'espace pour circuler était, je le rapelle, restreint). Du coup, embouteillages partout. J'ai noté que les personnes agées de sexe féminin (principal public de cette expo, le jour où j'y suis allée du moins) étaient particulièrement intéressées par les bijoux de toute sorte. La moindre boucle d'oreille, on s'arrête une heure et on papote avec sa copine. Et comme on est tous serrés les uns contre les autres, pas moyen de doubler la mamie pour aller voir l'icône de Saint Michel (mais si, ça c'était intéressant...).
La prof nous avait prévenus qu'il pouvait y avoir de petites imprécisions voire des erreurs dans les cartels : les commissaires de l'exposition étaient principalement turcs, et visiblement ils n'ont pas la même façon de dater les oeuvres que nous (et bien sûr, c'est nous qui avons raison !). Ce que je ne savais pas, c'est que les conservateurs turcs appréciaient l'obscurité pour une exposition : l'éclairage était facultatif, difficile de voir les oeuvres, mais encore plus dur de lire les cartels, les panneaux explicatifs, et de regarder où on met ses pieds ! Et encore, moi je suis jeune et j'ai plutôt une bonne vision quand j'ai mes lunettes sur le nez, mais comme je l'ai dit la moyenne d'âge des visiteurs avoisinait les 75 ans, et pour eux qui ont le champ de vision réduit et la vue qui baisse, ça devait être très dur (je le sais, c'est ma monitrice d'auto-école qui m'avait dit que les vieux ils voient rien). C'est complètement absurde ! Ne pas éclairer les textes... J'avais déjà trouvé les éclairages pas terribles à certaines expositions du grand palais, mais uniquement parce qu'ils ne mettaient pas en valeur les oeuvres. A ce point là, je ne comprends vraiment pas comment ça a pu se produire.
Bilan : j'ai passé mon après-midi à râler intérieurement à propos de tout et de rien, j'ai admiré un peu l'art musulman (c'est trop bôôô), et j'ai pensé à mon avenir. Depuis quelques temps j'ai de plus en plus envie de travailler sur des expositions. Ca fait partie du travail de conservateur de musée, évidemment, mais au cas où je n'aurais pas le concours (vraiment au cas où hein, je vois pas pourquoi j'y arriverais pas) je peux aussi devenir commissaire d'exposition indépendante. Et je pourrais gérer tout, du choix des oeuvres à l'organisation matérielle en passant par la rédaction du catalogue... et éviter des catastrophes de ce genre !
Reliquaire de Jaucourt, musée du Louvre